Pierre-Yves Goarant
Pierre-Yves Goarant
19 février 2020
Temps de lecture : 2 min

Directeur des relations sociales : LE métier d’avenir ?

Selon certaines études publiées en ce début d’année le métier de directeur/directrice des relations sociales serait la fonction la plus en vogue en 2020 dans la fonction RH. On vous explique pourquoi.

Si vous ouvrez le code du travail, le premier article que vous y trouvez fixe les règles en matière de dialogue social entre le gouvernement les organisations syndicales de salarié·es et patronales. Tout un symbole ! Pourtant nous ne sommes les champions du monde dans ce domaine … Bien au contraire.

La crise pétrolière de 1973 a marqué un tournant dans le dialogue social. En effet, les organisations syndicales ont dû dès lors gérer un nouveau sujet : celui des premiers licenciements collectifs de cette crise économique. Les Trentes Glorieuses sont révolues, la gueule de bois est terrible. De plus, le nouveau code du travail de 1973 facilite le licenciement collectif. Les organisations syndicales des salarié·es règleront leur compte par le droit, en contestant la légitimité des licenciements. La vision techniciste du dialogue social est née, nous en sommes les héritier·es.

Depuis, la guerre est déclarée entre deux camps. Deux visions s’opposent et se divisent autour de la lecture d’une loi, d’une convention ou d’un accord. On ne cherche pas à construire, mais à gagner contre l’autre camp. C’est le pouvoir qui l’emporte au détriment de la relation. Dans ce schéma pour vaincre son ennemi, il faut de bons soldat·es avec de bonnes armes. C’est pour cette raison qu’il est fréquent aujourd’hui que dans les entreprises, les relations sociales soient gérées par des juristes. Ce qui peut être fâcheux, puisqu’on ne noue pas une relation par le droit, mais par la connaissance de l’autre.

La loi travail de 2016 et les ordonnances Macron de 2017, par le biais des blocs 1, 2 et 3, incitent les acteurs du dialogue social formel à négocier. La négociation prend alors une place prépondérante dans les entreprises. Ces nouvelles dispositions de la loi renforcent le dialogue social comme étant un facteur de la performance économique de l’entreprise. La direction des relations sociales devient de ce fait un pilier des services RH, qui doit avoir des bases solides de « soft skills » … Mais pas que.

Pour résumer, pour faire un·e bon·ne DRS, il nous faut :

  • Des connaissances en RH
  • De l’intérêt pour la sociologie
  • Un bon zeste de connaissance de droit social
  • Être formé·e aux techniques de négociation
  • Savoir gérer les crises et les conflits
  • Être un bon communicant
  • …. Et bien évidemment, avoir de l’empathie pour les autres

Pierre-Yves Goarant

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