Marie Donzel
Marie Donzel
13 octobre 2022
Temps de lecture : 2 min

Mais au fait, d’où vient le mot « Leadership » ?

On l’entend partout, on le cherche comme le graal, on en attribue les qualités à des individus, on en forme d’autres à le développer : le leadership est partout… Sans que l’on sache toujours bien le définir. 

Peut-être faut-il en revenir à son étymologie. Cernons les racines du leadership pour mieux comprendre de quoi sa sève se compose. 

Un anglicisme et un mot-valise 

Tel qu’on le connait, « leadership » est un mot valise composé de « leader » (meneur) et de « ship » (navire). Un anglicisme pour dire capitaine ou commandant ? Approfondissons…

Aux origines de « lead »

Quand le mot « leader » apparait dans la littérature en vieil anglais du XIIIè siècle sous la forme lædan, il charrie la notion de voyage. Il signifie en effet le fait de guider, de prendre la tête d’un collectif en mouvement pour montrer le chemin. 

Où le métal s’en mêle

Mais remontons encore un peu l’arbre généalogique du mot pour trouver derrière lædan le proto-germanique terme de laudą. Laudą, c’est le plomb. Un des métaux les plus anciennement connus (depuis au moins 40 000 ans avant JC), manifestation s’il en est de l’art d’employer les ressources disponibles pour répondre aux besoins anthropologiques.

Ce que plomber veut dire

Avant que « plomber » ne prenne, à notre ère, le sens de fiche le moral à zéro, c’est de longue date une action visant à donner du poids à quelque chose. Le leadership porte aussi dans son histoire cette marque de la gravité et de l’ancrage.

Pour filer la métaphore chimique

Mais le plomb, c’est aussi le métal de toutes les malléabilités et ductilités… Car il est résilient, au sens propre et physique du terme : il se déforme et se transforme pour absorber les chocs. C’est aussi un métal qui fait volontiers partie d’alliages.

Mais c’est encore un métal à forte toxicité quand il est en trop grande quantité ou quand il est mal employé. 

En conclusion, le bagage étymologique du leadership contient plusieurs éléments inspirants pour penser l’art de « commander » :

  • Le mouvement, les dynamiques, le parcours ;
  • La résilience, la flexibilité, la souplesse ;
  • La robustesse, l’influence, la capacité à donner du poids aux choses ; 
  • Les alliances, le sens des mélanges et des hybridations ; 
  • Le dosage, la mesure, l’usage raisonné de l’emploi des ressources comme de la puissance exercée.

 

Marie Donzel

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